Au cours de mon engagement militant et à force de fréquenter le milieu informatique, j’ai souvent été interrogée sur la technologie et l’usage des cryptomonnaies (VI) et de la blockchain (V) dans notre société.
J’écris cette note aujourd’hui pour apporter mon éclairage et mon avis politique sur le sujet. Libre à vous de vous en emparer pour argumenter avec les potentiels cryptobros de votre entourage qui ne manqueront pas de vous en parler pendant vos prochains repas de famille avec la même véhémence et le même enthousiasme que ceux qu’ils manifestent sur les réseaux sociaux.
Comme vous, j’entends très régulièrement parler des Bitcoins, des cryptomonnaies, des NFT ou de toute autre technologie qui utilise la blockchain pour exister. Mais, pour comprendre de quoi on me parlait, j’ai dû m’éduquer, et puisque mes interlocuteurs affirment beaucoup de choses sans me fournir de sources fiables, j’ai dû faire mes propres recherches (1). Aussi, j’ai lu et entendu tout et son contraire sur les différents usages de la chaine de blocs et de la cryptographie (I).
Il y a les gens qui estiment que Bitcoin n’est pas politique et qu’il est inutile que les politiques s’en emparent pour tenter de le réglementer ou de l’encadrer puisque la cryptomonnaie est et doit rester en dehors du système, et puis il y a les gens qui estiment qu’il faut au contraire que les politiques s’en emparent et en parlent positivement parce que « c’est l’avenir », ou même « c’est le présent ! ». Il y a des gens qui estiment que c’est un sujet éminemment politique et sociétal et d’autres qui pensent que ça n’a rien à voir avec la société que l’on veut et qui, dès lors qu’on les interroge sur leurs motivations profondes, éludent complètement les questions qui leur sont posées.
Pourtant, qu’est-ce qui peut être plus politique qu’une monnaie, si ce n’est une monnaie qui se prétend internationale, transparente et protectrice de votre vie privée ?
Une nouvelle économie ?
“On veut reprendre le contrôle de notre argent !”
Depuis plusieurs années, beaucoup d’entre nous ont le sentiment de voir le monde s’effondrer. Cet effondrement, protéiforme et progressif, nous touche à différents niveaux, qu’il s’agisse des prix qui augmentent progressivement, depuis les taux d’intérêt jusqu’au prix de la baguette en passant par les prix des énergies, ou des idées politiques de plus en plus rances portées par les partis politiques à travers le monde, c’est comme si toutes les organisations politiques avaient oublié l’Histoire en adoptant des orientations conservatrices, nationalistes voire carrément sectarisantes. L’égocentrisme prend l’ascendant sur l’humanisme et ce sont des politiques liberticides et haineuses qui sont déployées par des gouvernements toujours plus extrémistes. Des guerres font rage autour du monde et des millions de personnes souffrent d’une succession de crises économiques, démocratiques et environnementales. En outre, le système économique actuel ne semble pas à la hauteur des enjeux et des défis de notre époque, à savoir la justice sociale et le changement climatique. Bitcoin avait d’ailleurs été amené, en 2009, comme une solution pour lutter contre le système bancaire qui s’effondrait alors. Il est arrivé dans un contexte spécifique, la crise des subprimes de 2008, et a été vendu comme une solution miracle à cette crise économique majeure pour ensuite être promu et utilisé par des personnes qui n’ont aucun intérêt à ce que le système économique ne change, puisqu’il leur est profitable. Et pourtant, indépendamment de ces solutions miracles qui s’inscrivent pleinement dans une économie moribonde, notre système économique va changer, se renouveler, s’adapter à cette société qui évolue, d’ailleurs il est peut-être déjà en train de changer bien malgré nous. (2)
Notre système économique est basé sur la dette. Chaque personne qui peuple cette planète doit quelque chose aux autres personnes qui peuplent ou ont peuplé la planète, d’une manière ou d’une autre, directement ou indirectement. C’est le postulat porté notamment par David Graeber dans son bestseller « Dette, 5000 ans d’histoire » (3). Nous sommes, par exemple, redevables à l’humanité pour la découverte et l’exploitation de l’électricité, pour l’eau courante, pour le réseau téléphonique et Internet, nous payons le service tel qu’il parvient jusque dans notre foyer, mais nous avons une dette envers les personnes, vivantes ou mortes, qui ont contribué à l’invention, la création et à l’exploitation de la technologie que nous utilisons au quotidien. De fait, nous vivons dans une société dans laquelle nous sommes tributaires les uns des autres, dans laquelle nous sommes contraints de vivre les uns avec les autres. Nous ne pouvons nous soustraire à cette société que nous construisons collectivement, et c’est donc collectivement que nous devons choisir la société dans laquelle nous souhaitons vivre.
Dans son livre, David Graeber part du postulat qu’il n’est pas souhaitable que tout le monde rembourse ses dettes car le système dans lequel nous évoluons repose, dans sa totalité, et quelle que soit l’orientation politique que nous choisirons, sur le principe même de la dette. Autrement dit, si tout le monde se mettait à payer ses dettes, c’est tout l’équilibre du système qui serait menacé. L’argent traditionnel ne dort jamais, il circule depuis nos comptes bancaires pour aider au financement de projets d’entreprises, associatifs, personnels, il crée de la richesse collective tout en permettant parfois, de manière très injuste, la création de richesses individuelles. À l’inverse, les cryptomonnaies sont stockées jalousement sur les wallets de leurs propriétaires, elles ne sont donc a priori pas mises en commun pour contribuer à la richesse collective de notre société. Toutefois, il arrive que des propriétaires de cryptomonnaies décident de confier à quelqu’un la gestion de leur wallet, permettant ainsi à ces gestionnaires d’effectuer des investissements à leur place sans aucun contrôle des États, et donc sans la moindre garantie que ces investissements donnent les résultats attendus, à savoir une plus grande richesse, ou que les gestionnaires soient honnêtes dans leur gestion de ces richesses…(4)
Pour sauver l’économie d’un pays ?
“On va relancer le tourisme et les investissements dans tout le pays !”
J’ai interrogé, à plusieurs reprises, les défenseurs des cryptomonnaies sur la possibilité d’utiliser une cryptomonnaie à l’échelle d’un État, ou même de plusieurs États. J’ai obtenu systématiquement la même réponse : ce n’est pas fait pour ça. Pourtant, en juin 2021, le Parlement du Salvador a voté une loi qui rend Bitcoin légal comme monnaie d’échange dans le pays (5). Dès lors, tout le monde est cordialement invité à accepter Bitcoin comme moyen de paiement. Le besoin initial était de réduire les frais de transfert de l’argent que les immigrés salvadoriens présents aux États-Unis payaient pour envoyer l’argent au Salvador. Notez que ces transferts d’argent représentent plus de 20 % du PIB du Salvador. Si l’application permettant d’utiliser Bitcoin au Salvador a été téléchargée par plus de 4 millions de personnes sur une population de 6 millions, c’était principalement pour récupérer la mise initiale de 30$ offerte par le Gouvernement pour inciter à l’utilisation de l’application mais qui a été rapidement convertie en dollars par les quelques utilisateurs qui ont réussi à la récupérer avant de se débarrasser de l’application. En 2022, soit un an après le déploiement de ce moyen de paiement, moins de 2 % des envois d’argent des émigrés sont passés par Bitcoin.
La volatilité importante de Bitcoin, qui valait plus de 50.000 dollars au lancement du projet au Salvador mais qui est tombé quelques mois plus tard à moins de 20.000 dollars, a réduit encore davantage la confiance que les Salvadoriens pouvaient avoir envers Bitcoin.
L’expérimentation ayant commencé en 2021 au Salvador et en 2022 en République Centrafricaine, il serait très présomptueux d’en tirer des conclusions dès aujourd’hui, mais jusqu’à présent la présence d’une cryptomonnaie sur un territoire s’est avérée plus nocive que favorable pour les populations autochtones qui finissent par être prises en otage de la volatilité de la devise et dépendantes de leurs utilisateurs.(6)
Pour protéger la vie privée ?
“On veut pouvoir faire des transactions à l’abri du regard du Gouvernement !”
Un sujet largement et volontairement mis de côté par les personnes qui défendent les cryptomonnaies : l’absence de monnaie physique. Les crypto enthousiastes nous assurent que leur nouvelle monnaie virtuelle, quelle que soit cette monnaie, est géniale parce qu’elle va protéger notre vie privée. Mais il sera toujours possible, d’une manière ou d’une autre, pour quelqu’un qui enquête bien, de savoir qui a acheté quoi, quand, à qui et à quel prix avec n’importe quelle cryptomonnaie. En revanche, je mets au défi quiconque de découvrir entre quelles mains le billet de 10€ que vous avez dans votre portefeuille est passé, et ce qu’il a permis d’acheter, à qui, quand et comment. Même un bon enquêteur aurait beaucoup de mal à remonter le fil d’un billet de banque. On ne le dira jamais assez, en matière de monnaie, comme en matière de vote d’ailleurs, il n’y a rien de mieux que le papier pour protéger l’anonymat et la vie privée. De leur côté, certains utilisateurs de cryptomonnaie, conscients de ce défaut, ont inventé les mixeurs tel que Tornado Cash (7), mécanique comptable où plusieurs personnes mettent en commun leurs jetons et leurs opérations pour, en une seule transaction, s’échanger le tout, faisant ainsi du blanchiment d’argent une opération triviale. (8)
Pour voter ?
“On veut lutter contre la fraude électorale et permettre à plus de monde de voter !”
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai lu ou entendu que la chaine de blocs serait un outil parfait pour voter, et je ne peux qu’exprimer mon profond désaccord. Jusqu’à présent, je me suis toujours opposée fermement à toute forme de vote électronique, que ce soit par Internet ou par le biais de machines à voter. J’estime que le vote électronique ne permet pas de mettre en place un système de contrôle du vote fiable. Les systèmes de vote électronique sont vulnérables aux intrusions, ce qui entraîne un véritable risque pour la démocratie qui est normalement basée sur la confiance des électeurs dans le résultat des élections.
Il est cependant possible d’utiliser des scrutins électroniques, mais à la seule condition que les votes soient publics et en ayant conscience que cette solution n’est pas possible ni acceptable au niveau d’un État. Le secret du vote est une condition indispensable à la sincérité d’un scrutin car il permet d’échapper aux pressions de tiers, or dans le cadre d’un vote électronique par Internet tel que suggéré par l’usage de la chaine de blocs, qu’il soit ou non fait appel à une chaine de blocs par ailleurs, il n’y a aucun moyen de vérifier que la personne qui vote ne l’a pas fait sous la pression d’un tiers. En outre, pour qu’un système de vote soit considéré comme démocratique, il faut qu’il soit compris par toutes les personnes qui y ont recours, et qu’il soit possible de vérifier simplement que tous les votes sont pris en compte de manière anonyme. La simplicité du système, la possibilité de vérifier le nombre de votants simplement et l’anonymat du vote sont trois choses qui sont impossibles avec un vote électronique, qu’il y ait ou non une chaine de blocs liée à ce vote.
Il sera difficile de me convaincre du bien-fondé de l’utilisation d’une chaine de blocs pour voter. Il existe de nombreuses méthodes pour réduire les coûts liés aux élections et les risques d’enrichissement des partis politiques liés à notre système électoral (et des risques, il y en a beaucoup) tout en garantissant une prise en compte démocratique de chacune des voix (Julia Cagé fait d’excellentes propositions dans son livre “Le Prix de la Démocratie” (9), j’en propose d’autres dans mon blog “Des Nids de Démocratie” (10)) mais aucune de ces solutions ne devrait faire appel à la blockchain.
Le droit à l’erreur ?
“De toute façon, si tu ne comprends pas, tu ne devrais pas utiliser des cryptomonnaies…”
Admettons que vous ayez choisi de faire une transaction avec Bitcoin. Vous payez votre interlocuteur qui voit le paiement confirmé environ une heure plus tard. Et finalement, vous vous rendez compte que vous avez fait une erreur dans le versement de la somme attendue. Au lieu de verser 0,000000015 Bitcoins, vous avez versé 0,00000015 Bitcoins. La différence est tout de même énorme, vous avez fait une bête erreur d’un seul 0 qui équivaut à 10 fois la somme attendue versée en trop. Ou encore, autre possibilité : vous avez fait une erreur dans la clé, et plutôt que de transmettre votre somme de Bitcoin à votre interlocuteur, vous l’avez envoyée à une personne parfaitement inconnue.
Que pouvez-vous faire ? Rien.
Si vous aviez effectué un versement à travers votre banque, ou même un système de paiement en ligne de type Paypal, vous auriez pu déposer un recours auprès du service client qui aurait pris le temps d’analyser votre cas et de faire son possible pour que la somme versée soit la bonne, et délivrée à la bonne personne (avec plus ou moins de succès, ça peut parfois être très compliqué de récupérer son argent dans un système traditionnel, je veux bien l’admettre). Avec les cryptomonnaies, vous n’avez aucun moyen de faire machine arrière, vous avez payé, c’est payé, impossible de reprendre quoi que ce soit, impossible de faire un recours, il n’y a pas de service client. Tout ce que vous pourrez faire, c’est voir votre transaction inscrite définitivement dans la chaine de blocs et espérer que la personne qui a reçu l’argent vous rembourse la différence, ou dans le cas d’une erreur de clé, qu’elle ait, d’une part, accès à son compte et, d’autre part, qu’elle fasse preuve d’honnêteté en vous remboursant toute la somme versée par erreur. Et puisque vous n’avez pas de droit à l’erreur, parce que tout est gravé dans le marbre, vous pouvez aussi tirer un trait définitif sur votre droit à l’oubli.
Et cela ne s’arrête pas là. Admettons que vous ayez volé des cryptomonnaies, une plainte est déposée contre vous, la justice vous contraint à rendre ce que vous avez volé, mais comment la justice peut-elle s’appliquer puisque vous seul pouvez décider ou non de vous souvenir de votre mot de passe permettant d’accéder à votre portefeuille virtuel ? La réponse est simple, la justice ne s’applique pas. Le fait est que peu importe l’origine de votre richesse, que vous ayez gagné vos cryptomonnaies en vendant des NFT de singes ennuyés (11) ou des photos de petites filles mineures dénudées, une fois qu’elle est sur votre portefeuille virtuel, votre richesse vous appartient et personne ne pourra vous la retirer, c’est d’ailleurs là l’argument principal des crypto-enthousiastes : avec les cryptomonnaies, personne ne pourra vous retirer ce qui vous appartient, d’ailleurs si vous ne le dites à personne, personne ne saura combien de monnaie virtuelle vous avez.
La propriété ?
“Les cryptoactifs appartiennent aux gens qui les créent et les utilisent…”
Avec la chaîne de blocs, vous pouvez donc être propriétaire de quelque chose de virtuel. Dès lors que vous possédez des Bitcoins, vous en êtes propriétaire. Un Bitcoin ou un Ethereum, ce sont des jetons fongibles, qui peuvent donc être remplacés, mais il existe aussi des jetons non fongibles, des objets virtuels qui ne peuvent pas être remplacés, c’est ce qu’on appelle des NFT (non-fungible token). Avec la chaîne de blocs, vous pouvez donc être propriétaire d’objets uniques virtuels… ou pas virtuels, toujours en fonction de ce qu’en dit la loi.
Imaginons : un entrepreneur décide de mettre en ligne une série de jetons non fongibles (NFT) qui, selon lui, sont des parts de son entreprise. Si vous achetez l’un de ces NFT, selon ce que raconte notre entrepreneur, vous êtes donc propriétaire de l’une des parts. Et puis, un jour, l’entreprise fait des bénéfices et vous souhaitez obtenir un retour sur votre investissement. Vous contactez l’entrepreneur qui ne vous répond jamais.
Que dit la loi ? Rien.
Au regard de la loi, vous n’êtes propriétaire que de l’objet virtuel que vous avez payé, et la valeur de cet objet virtuel est celle que vous, l’entrepreneur et toutes les autres personnes impliquées dans le même type de transaction, toutes les personnes qui contribuent à la chaîne de blocs, lui donnez. Si demain, l’entrepreneur décide de vendre l’entreprise, vous n’aurez rien. En elle-même, une chaîne de blocs n’a aucune autre valeur que celle que ses contributeurs lui donnent, pour qu’elle ait une valeur au regard de la loi, elle doit s’inscrire dans la loi, créer une chaine de blocs ne suffit pas, il faut, en plus, un contrat qui est reconnu par une loi, et donc un tiers qui en serait garant, par exemple un État, vous voyez où je veux en venir… Sans cela, tout ne reposera que sur la bonne foi et la confiance que vous aurez en la personne à qui vous achetez votre jeton non fongible.
On entend souvent qu’une chaine de blocs pourrait remplacer un notaire, mais en disant cela on évacue d’un revers de la main tout le côté humain derrière l’acte notarié. Quel est le rôle du notaire ? Il enregistre un contrat entre, au minimum, deux parties, pour par exemple la cession d’un bien. Mais son rôle ne se limite pas à l’enregistrement de la cession d’un bien dans un registre, le notaire a le rôle également de s’assurer que les parties ont conscience de ce qu’elles font, il occupe la place du tiers de confiance, de conseiller, il répond aux questions, il s’assure que les deux parties se respectent et respectent leur contrat, et dans le cas contraire, il peut faire recours à la justice parce que son travail est soumis à des lois. On pourrait utiliser une chaine de blocs pour enregistrer des transactions, c’est d’ailleurs déjà plus ou moins le cas, mais dans le cas d’un contrat, on ne peut pas substituer totalement l’humain par une technologie sans évacuer totalement la question de la confiance entre les parties prenantes de ce contrat.
Ce type de registre de propriété peut donc être utile dans une économie de la rareté où les ressources ne sont pas interchangeables, et donc elles aussi non fongibles. En revanche, quand on attache les NFT à l’économie numérique, cela revient à ramener cette économie de la rareté dans cet univers de l’abondance de manière totalement artificielle.
L’individualisme ?
“L’État nous ment, nous vole, peut nous confisquer tout ce qu’on a du jour au lendemain !”
On me vend donc bien volontiers que les cryptomonnaies permettraient de s’extraire d’un État dans lequel nous n’aurions pas confiance. J’ai souvent entendu de la part des crypto-enthousiastes un argument difficile à combattre : et si le gouvernement décidait, du jour au lendemain, de nous prendre tout notre argent, que pourrions-nous faire ?
C’est vrai, si demain le gouvernement décide que ma tête ne lui revient pas, que pour une raison ou pour une autre j’ai transgressé les lois en vigueur, que même si je suis innocente, cela implique une confiscation et redistribution de tous mes actifs, et que la totalité de mes actifs sont accessibles à travers un tiers de confiance que le gouvernement peut aller contraindre à tout lui donner, que puis-je faire contre cela ?
Toutefois, quelque chose dans ce raisonnement me pose question : comment ai-je choisi ce gouvernement ? Est-ce que sortir du système par peur d’un probable gouvernement totalitaire est une solution ? Est-ce LA solution ? Est-ce que la solution ne serait pas plutôt de tout mettre en œuvre pour éviter de se retrouver un jour à devoir affronter seul un gouvernement totalitaire ? Ce raisonnement qui consiste à envisager la possibilité que le gouvernement me confisque tout est très tendancieux, il relève du complotisme et amène sur un chemin que je ne peux pas, en tant que militante pour la démocratie, emprunter. Oui, je peux être méfiante quant à l’avenir politique de l’État dans lequel je vis, c’est pourquoi je suis engagée en politique, mais je ne peux pas revendiquer ou suggérer à mes concitoyens de s’extraire de la société dans laquelle nous vivons, car cela impliquerait de contribuer à son propre déclin. Mais qu’en est-il des pays déjà totalitaires ? Un autre argument en faveur des cryptomonnaie est qu’elles permettent à des habitants de pays à l’économie particulièrement volatile et avec des gouvernements totalitaires de faire des échanges entre eux sans que l’État n’en soit informé, sans qu’il ne puisse l’empêcher. En effet, dans un pays en guerre, je vois très bien en quoi ce genre de devise peut être pertinent, mais je ne peux m’empêcher de penser que des groupes qui luttent pour leur survie avec, globalement, des moyens plutôt limités, n’ont aucun intérêt à mettre leurs maigres économies en danger en les investissant dans des systèmes monétaires faillibles et volatiles.
Un gouffre énergétique ?
“On peut utiliser les ressources énergétiques qui ne sont pas consommées pour miner…”
Avec Bitcoin, ou toute autre cryptomonnaie qui se base sur la consommation d’énergie ou de ressources liée à la preuve de travail (IX), plus vous en avez plus vous êtes riche d’une richesse que vous ne pouvez pas utiliser n’importe comment. Oui, en effet, vous avez une forme de richesse, mais elle dépend de nombreux paramètres, elle est extrêmement volatile et vous ne pourrez ni l’utiliser pour acheter des croissants, ni l’utiliser pour obtenir un prêt auprès de la plupart des banques. Et au fond, que représente cette richesse si ce n’est l’exploitation à outrance de matériaux et d’énergies qui auraient très bien pu être plus utiles à l’humanité en étant exploités autrement. Cette course à l’enrichissement virtuel personnel, avec ce qu’elle implique en gaspillage de matériaux (12) et d’énergie (13), va totalement à l’encontre des impératifs environnementaux à respecter pour affronter le changement climatique. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser libre court à cette solution technologique, il en va de notre responsabilité individuelle et personnelle.
La croyance comme puissant moteur ?
“Les arnaques ? Elles ne représentent rien, mais tu ne peux pas comprendre parce que tu ne crois pas à la légende de Satoshi…”
Les cryptomonnaies telles que développées et utilisées aujourd’hui, et notamment et surtout Bitcoin, ne sont, à mon avis, que l’émanation du capitalisme ultra libéral poussé à son paroxysme. À l’opposé de certaines idées qu’elles semblent vouloir porter, elles postulent le chacun pour soi quand nous avons plus que jamais besoin les uns des autres pour la survie du collectif. Elles font appel à la peur de manquer une opportunité pour inciter toujours plus de monde à investir. Elles font appel au mythe, à la légende, pour convaincre des populations en manque de croyances. En investissant, vous deviendrez riches, regardez toutes ces success stories ! Mais surtout, SURTOUT, ne parlez pas de toutes les personnes qui perdent à ce petit jeu, regardez seulement les rares qui gagnent. (14)
Et avec Bitcoin, le mythe va encore plus loin, une personne, ou un groupe de personnes, a fait un don à l’humanité avant de disparaître, que ne fallait-il pas de plus pour créer une forme de religion ? (15) Et peut-être la plus dangereuse des religions, puisqu’elle est basée sur l’argent lui-même, et rien d’autre. Bitcoin, finalement, ne serait-ce pas là l’émanation religieuse idéale du système capitaliste et du néolibéralisme ?
Sortir d’une crise pour entrer dans une autre ?
Si les monnaies virtuelles ont trouvé leur public, c’est surtout parce qu’elles ont été vendues comme une alternative fiable à un système économique bancal et en crise, et qu’elles sont arrivées dans nos vies au moment où nous étions les plus vulnérables. La crise économique de 2008 a durablement marqué les esprits, la défiance vis-à-vis des banques a créé un terreau fertile pour toute initiative novatrice. Mais, alors que les cryptomonnaies généraient une levée de boucliers de la part des banques il y a encore quelques années, elles sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à s’y intéresser et même à y investir nos capitaux. Aujourd’hui, elles proposent de plus en plus de services pour vous aider à conserver vos clés de déchiffrement et ainsi ne pas perdre les quelques devises en votre possession, reprenant progressivement un peu plus de place dans la vie des personnes qui avaient souhaité les fuir en premier lieu. Et quand on y pense, dans le fond, quelle est la différence entre le fonctionnement d’une chaine de blocs par preuve d’enjeu (X), dans laquelle les utilisateurs se regroupent pour participer, et une banque ?
Vous l’aurez compris à la lecture de cet article, même si je ne suis pas complètement opposée à l’usage des cryptomonnaies, et même s’il existe des initiatives de cryptomonnaies tentant de prendre le contre pied de l’individualisme des cryptodevises les plus connues (comme par exemple la ~G1) qui restent cependant anecdotiques et difficilement extensibles par construction, je reste très sceptique quant à leur véritable utilité dans notre société. Alors que j’aspire à un système économique solidaire dans lequel il n’y aurait plus d’ultra riches et d’extrême pauvreté, les crypto-enthousiastes m’opposent une économie individualiste volatile qui pousse à la spéculation, la rendant d’autant plus instable, et qui enrichit ceux qui y sont entrés les premiers aux dépens de ceux qui en auraient le plus besoin. Oui, notre économie va mal, les Économistes Atterrés (16) le disent et le répètent, proposant continuellement des alternatives à des politiques toujours plus austères, mais aucune de ces alternatives ne prend en compte une quelconque cryptomonnaie, peut-être parce que les cryptomonnaies sont un banal pansement sur une jambe de bois.
Lexique
Dans cette note, j’ai utilisé un certain nombre de termes qui sont sans doute très abstraits voire complètement inconnus de la plupart des gens. Comme ma note s’adresse à tout le monde, les définitions ci-dessous vont sans doute vous aider à mieux la comprendre. Je préfère m’attarder suffisamment longtemps sur certains termes car l’histoire politique m’a appris qu’en matière informatique, la plupart des législateurs n’ont quasiment aucune connaissance mais se permettent d’émettre des lois insensées pour encadrer ce qui ne peut l’être en oubliant d’encadrer ce qui le devrait.
I – La cryptographie
Cette discipline existe depuis une éternité, on en trouve des traces dès le XVIème siècle avant JC, et vous l’avez sans doute déjà pratiquée sous la forme de mini jeux dans vos magazines préférés. Il s’agit tout simplement de rendre un message incompréhensible aux yeux du monde et déchiffrable seulement si le lecteur possède une clé de déchiffrement, on parle alors vulgairement de « message codé ».
Si vous souhaitez approfondir le sujet de manière ludique, voici une petite application très bien construite : https://chiffrer.info/cryptris/jeu.html
II – Les nœuds de réseau
Un nœud est un ordinateur ou une autre unité connectée au réseau par l’intermédiaire d’une carte réseau (réseau local) ou d’une connexion à Internet (réseau étendu). Ils peuvent communiquer entre eux en utilisant des protocoles de communication qui définissent le format des messages échangés et les règles de communication. Ils peuvent aussi remplir un certain nombre de fonctions telles que transmettre ou stocker des données, traiter des données, gérer le réseau… Les ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés, imprimantes, scanners, caméras, routeurs, commutateurs ou encore les serveurs de données (IV) sont différents types de nœuds de réseaux.
III – Les bases de données
Pour mieux comprendre ce qu’est une chaine de blocs, vous devez d’abord comprendre ce qu’est une base de données. Une base de données est une collection organisée d’informations, généralement stockées électroniquement dans un système informatique, on l’utilise pour stocker, gérer et retrouver des données. Quand elle n’est pas informatisée, elle peut prendre la forme d’une bibliothèque universitaire ou municipale dans laquelle il existe un système de classification permettant de retrouver facilement une information par une simple requête. Les bases de données permettent donc de stocker des informations ordonnées. Généralement, en informatique, les bases de données sont constituées de tables, qui sont des collections de lignes et de colonnes, comme dans un tableur, où chaque ligne représente un enregistrement, et chaque colonne représente un attribut de l’enregistrement. Dans une bibliothèque, un livre est une entrée, une ligne, et les colonnes, ou les attributs, seraient l’auteur, l’éditeur, le titre, le sujet, le nombre de pages…
IV – Les serveurs de bases de données
Les serveurs sont un élément essentiel des réseaux informatiques car ils permettent aux utilisateurs de partager des ressources et d’accéder aux informations de manière efficace et centralisée. Les serveurs de bases de données sont un type de serveur, ils permettent de stocker et de fournir des services d’accès aux données. Pour accéder aux livres de notre bibliothèque, nous devons nous rendre physiquement dans la bibliothèque aux heures d’ouverture. Avec un serveur de bases de données, il est possible de rendre notre bibliothèque accessible en ligne à tout moment à toute personne qui dispose d’un ordinateur autorisé à accéder à la bibliothèque. On appelle alors ces ordinateurs qui accèdent à un serveur des « clients ».
V – La blockchain, ou chaine de blocs
Une chaine de blocs est une forme de base de données, mais contrairement aux bases de données traditionnelles qui sont habituellement centralisées sur des serveurs de bases de données, les chaines de blocs sont des bases de données décentralisées, c’est à dire copiées chez tous les utilisateurs. Théorisée et déployée en premier lieu en 1991 par Stuart Haber et Wakefield Scott Stornetta, la première chaine de blocs avait pour objectif d’empêcher la falsification de documents horodatés en les copiant dans tous les ordinateurs de toutes les personnes l’utilisant. De cette manière, chaque personne utilisant la base de données possédait sa propre copie de chacun des documents enregistrés sur la base de données, ce qui rendait impossible toute modification unilatérale de ces documents. C’est un peu comme lorsque vous possédez un livre. Un livre n’est finalement qu’une copie d’un texte qui a été écrit un jour par quelqu’un. Si cette personne souhaite modifier son texte, il faudra alors rééditer le livre, mais le livre que vous possédez et que vous avez rangé dans votre bibliothèque ne sera pas modifié, il restera tel qu’il a été publié en premier lieu.
VI – Les cryptomonnaies, ou cryptodevises
Maintenant que vous avez compris ce qu’est une chaine de blocs, il est temps de comprendre l’une de ses principales applications, si ce n’est la seule. Le système économique repose en partie sur des échanges de monnaie entre les personnes. Les monnaies sont aujourd’hui majoritairement gérées par des banques centrales qui en déterminent la valeur sur le marché afin de permettre aux gens qui les échangent de s’assurer que la valeur qu’elle a pour le débiteur est la même que celle qu’elle a pour le créditeur. De cette manière, les transactions sont fiables et la valeur de la monnaie reste autant que possible stable. Après notamment la crise économique mondiale de 2008, cette fiabilité et cette stabilité ont vacillé et la confiance dans la capacité des banques et des États à maintenir une stabilité et une fiabilité monétaires a été largement entachée. Ce n’est donc pas très surprenant que les populations aient ressenti l’envie et le besoin de se tourner vers d’autres méthodes pour pouvoir faire des transactions et conserver des capitaux sans prendre le risque de perdre à nouveau toute leur fortune à l’occasion d’une nouvelle chute de l’économie mondiale. C’est donc dans le contexte de la crise économique de 2008 qu’a émergé la cryptomonnaie la plus connue aujourd’hui : Bitcoin. Il faut garder en tête que sans la chaine de blocs il n’existerait aucune cryptomonnaies. Par ailleurs, selon certaines analyses, la chaine de blocs n’aurait aujourd’hui aucune autre raison d’être que son utilisation dans le cadre des cryptomonnaies (17). Une monnaie traditionnelle est sous la responsabilité d’une banque centrale, mais les cryptomonnaies sont, elles, sous la responsabilité de tous leurs utilisateurs. Les transactions virtuelles d’une monnaie traditionnelle sont protégées par les banques (donc par un tiers de confiance, un être humain), les transactions d’une cryptomonnaie sont protégées par cryptographie (donc par un outil informatique créé par un être humain), c’est d’ailleurs parce qu’elles sont protégées par cryptographie qu’on les appelle des cryptomonnaies. Les historiques des transactions virtuelles des utilisateurs de monnaies traditionnelles sont inscrits dans un registre protégé et qui ne peut être consulté que dans le cas d’un litige, les historiques des cryptomonnaies sont sauvegardés par chacun des utilisateurs grâce à la méthode de la chaine de blocs. Cela signifie que toutes les transactions effectuées par tous les utilisateurs depuis la création de la monnaie sont toutes stockées en une multitude de copies dans une multitude de lieux différents. Cela signifie également que, toutes les transactions étant partagées par tous les utilisateurs de la cryptodevise, il est possible, dans une certaine mesure, en fonction des informations à votre disposition, de retrouver n’importe quelle transaction qui aurait été effectuée entre n’importe quels utilisateurs. Une cryptomonnaie est stockée dans un portefeuille virtuel sécurisé et réputé inviolable, un « wallet ». Contrairement à un compte bancaire traditionnel auquel votre conseiller bancaire ou la justice peut accéder et qui est notamment utilisé par les banques pour financer des projets plus ou moins risqués (oui, l’argent que vous déposez dans une banque ne dort jamais), le détenteur d’un portefeuille de cryptomonnaie est le seul à pouvoir y accéder, le seul à en posséder la clé, le seul à pouvoir l’utiliser. S’il perd cette clé, les cryptomonnaies continuent d’exister mais sont alors définitivement perdues, c’est déjà arrivé…(18) Cette monnaie virtuelle n’est jamais utilisée pour financer quoi que ce soit d’autre que ce que le détenteur désire. Un billet de 10€, tel une rivière, ne dort jamais et alimente d’autres rivières, des fleuves, la mer, le ciel pour revenir dans la rivière d’où il vient, en revanche un Bitcoin, tel une bouteille d’eau, sommeille jusqu’à ce qu’on l’ouvre pour la boire.
VII – Les cryptoactifs
Les cryptomonnaies sont des cryptoactifs, c’est-à-dire des actifs numériques utilisant la technologie de la chaine de blocs pour garantir leur sécurité et leur authenticité. Les cryptoactifs peuvent donc être des cryptomonnaies, mais pas seulement ! Ils peuvent également être utilisés comme une forme d’investissement, par exemple à travers des NFT.
VIII – Le problème du consensus
La chaine de blocs est partagée par tous les utilisateurs. Les calculs pour valider des blocs sont également entre les mains de plusieurs utilisateurs. Donc, lorsqu’on souhaite ajouter une nouvelle information à cette chaine – dans le cas d’une chaine de blocs adossée à une cryptomonnaie, lorsqu’on souhaite ajouter des transactions – il faut que tous les utilisateurs acceptent et valident cette nouvelle information, cela nous amène au problème du consensus. Cela consiste, pour un ensemble de machines, à se mettre d’accord sur un résultat. Imaginez un groupe de personnes qui souhaite partir en voyage. Chaque personne fait une proposition de lieu, si tout le monde veut aller au même endroit alors tout va bien, pas de problème. Mais si les lieux proposés sont différents, on est face à un problème du consensus, et alors, comment choisir ?
IX – La preuve de travail (PoW)
Il s’agit d’une technique informatique, théorisée en 1993, qui a notamment, à ses débuts, été utilisée dans le cadre d’un outil, Hashcash, permettant de limiter les pourriels, ou spams, reçus par les utilisateurs en forçant les expéditeurs de ces spams à effectuer un certain nombre de calculs coûteux en énergie destinés à les dissuader d’envoyer des spams, voire à en empêcher l’envoi. Dans le cadre de la chaine de blocs, cette technique informatique consiste à résoudre les énigmes cryptographiques pour valider un bloc de données qui sera ainsi ajouté à notre chaine. Le premier qui résout l’énigme obtient la preuve de travail et, si les calculs sont validés, alors le bloc est validé et ajouté à la chaine. Pour mieux comprendre ce système, imaginez que vous êtes dans une pièce avec un groupe de personnes. Vous devez tous choisir un nombre entre 1 et 100. La personne qui choisit le nombre le plus proche de la moyenne des nombres choisis par tout le monde gagne. Les personnes dans la pièce sont comme les nœuds du réseau (II) qui effectuent des calculs complexes pour résoudre l’énigme cryptographique qui consiste, dans mon exemple, à choisir un nombre entre 1 et 100. La personne qui choisit le nombre le plus proche de la moyenne des nombres choisis par tout le monde est comme le nœud qui résout le problème de preuve de travail. Dans le système de preuve de travail appliqué à Bitcoin, qui utilise cette technique de preuve de travail pour valider des transactions, cette personne reçoit une récompense et est autorisée à ajouter un nouveau bloc à la chaîne de blocs.
X – La preuve d’enjeu ou de participation (PoS)
Il s’agit d’une autre technique informatique permettant d’atteindre un consensus afin de compléter une chaine de blocs. Alternative à la preuve de travail extrêmement coûteuse en énergie, la preuve d’enjeu propose que les participants au réseau bloquent, ou mettent en jeu, une certaine quantité de la cryptomonnaie de la chaine de bloc, comme une sorte de mise de départ mais qui ne serait pas déduite du portemonnaie des participants. Le réseau sélectionne au hasard l’un des participants pour qu’il valide le bloc, son rôle sera alors de vérifier les transactions du bloc pour s’assurer qu’elles sont valides. Les participants qui ont mis en jeu le plus de cryptomonnaie ont plus de chances d’être sélectionnés pour valider le prochain bloc. La validation d’un bloc permet au validateur de recevoir une récompense, c’est aussi une incitation à participer au réseau et à valider les transactions de manière sécurisée. Plus économe en énergie car elle ne nécessite pas de résoudre des problèmes mathématiques complexes, la preuve d’enjeu est également plus évolutive car elle permet de traiter un plus grand nombre de transactions. Afin de mettre toutes les chances de leur côté, les utilisateurs ont la possibilité de se regrouper pour mettre en commun leurs cryptomonnaies afin d’en bloquer des quantités plus importantes pour avoir plus de chance d’être sélectionné pour effectuer les transactions. Ainsi, ces groupes d’intérêt se partagent les recettes des transactions qu’ils doivent valider. Cette technique est notamment utilisée dans le cadre des transactions avec les cryptodevises Ethereum, Cardano et Solana.
Sources
1 : L’acronyme anglais DYOR signifie « Do Your Own Research », traduit en français cela donne « Faites Votre Propre Recherche ». C’est une expression utilisée dans les communautés liées aux cryptomonnaies. https://journalducoin.com/lexique/dyor/
2 : “Déclin et chute du néolibéralisme”, David Cayla, De Boeck Supérieur, 2022 https://www.cairn.info/declin-et-chute-du-neoliberalisme–9782807338616.htm
3 : “Dette, 5000 ans d’histoire”, David Graeber, 25/09/2013, Edition Les Liens qui Libèrent http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Dette-370-1-1-0-1.html
4. FTX :L’industrie des cryptomonnaies fête la condamnation de Sam Bankman-Fried, Pauline Armandet avec AFP, BFMTV, 06/11/2023 https://www.bfmtv.com/crypto/ftx-l-industrie-des-cryptomonnaies-fete-la-condamnation-de-sam-bankman-fried_AD-202311060379.html
5 : “Le Salvador, ce pays béni des Bitcoiners mais incompris par les locaux”, Pauline Armandet, BFMTV, 11/09/2023
6 : Dr. Ricardo J. Valencia sur Twitter : https://twitter.com/ricardovalp/status/1740784122619146484
7 : “Tornado Cash (TORN) : Qu’est-ce que c’est, comment ça fonctionne et comment en acheter ?” https://coinacademy.fr/tornado-cash-torn-fondamental/
8 : “Cryptomonnaies : la justice américaine valide le placement de Tornado Cash sur liste noire”, Le Monde Pixels, 18/08/2023 https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/08/18/cryptomonnaies-la-justice-americaine-valide-le-placement-de-tornado-cash-sur-liste-noire_6185792_4408996.html
9 : “Le Prix de la Démocratie”, Julia Cagé, 2018, Fayard https://www.leprixdelademocratie.fr/livre.php#fr
10 : “Des Nids de Démocratie”, Florie Marie, https://blogs.mediapart.fr/florie-marie/blog/billets_blog ou https://floriemarie.fr/index.php/category/des-nids-de-democratie/
11 : “Les NFT Bored Ape auraient finalement été « un mauvais investissement »”, Aurore Gayte, Numérama, 18/08/2023 https://www.numerama.com/tech/1476494-les-nft-bored-ape-auraient-finalement-ete-un-mauvais-investissement.html
12 : “La crypto-monnaie Chia en passe de miner le marché du SSD ?”, Mark Hachman / IDG (adaptation Jean Elyan), Le Monde Informatique, 01/05/2021 https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-la-crypto-monnaie-chia-en-passe-de-miner-le-marche-du-ssd-82789.html
13 : Le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) fournit la consommation potentielle d’électricité de Bitcoin et d’Ethereum en temps réel, mis à jour toutes les 24h. À l’instant où j’écris ces lignes, la consommation d’électricité de Bitcoin est de 17 GW, soit l’équivalent de la production d’environ 10 EPR. https://ccaf.io/cbnsi/cbeci
14 : Top Crypto Hacks, la base de données des arnaques crypto : https://de.fi/rekt-database
15 : “Bitcoin, la nouvelle religion”, Interview de Natasia Hadjadji, autrice de “No Crypto”, par Salomé Saqué, Blast, 09/09/2023 https://youtu.be/QhGB_CU3uz0
16 : Le site des Économistes Atterrés : https://www.atterres.org/
17 : “Promesses et (dés)illusions, Une introduction technocritique aux blockchains”, Pablo Rauzy https://journals.openedition.org/terminal/9059
18 : “Multimillionnaires en bitcoins… ils ont perdu l’accès à leurs fortunes ! Quand le cauchemar devient réalité”, Rémy R, Journal du Coin, 13 janvier 2021 – https://journalducoin.com/bitcoin/multimillionnaires-bitcoins-perdu-acces/
Autres sources consultées
Lettre d’information TRACFIN n°20 – Mars 2022 – La lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme – Les prestataires de services sur actifs numériques (PSAN). https://www.economie.gouv.fr/files/2022-03/Lettre_TRACFIN_PSAN_20.pdf
Note sur MICA par la société Just Mining : https://drive.google.com/file/d/18p7TigMXmBYRl9eepxSrI7yDIgUKPv_3/view
L’argent dette, documentaire de Paul Grignon
Arrêt sur Images décrypte “L’Argent-Dette” pour les internautes de Dailymotion https://www.arretsurimages.net/articles/si-decrypte-largent-dette-pour-les-internautes-de-dailymotion
Explication du Bitcoin par Pierre Jacquel, Doctorant en économie comportementale à Paris 1