Des nids de démocratie · 11 décembre 2022

EELV, les conservateurs de l’écologie politique

L’écologie politique est aujourd’hui très mal représentée dans le spectre politique français à cause d’une organisation politique dogmatique, refermée sur elle-même et enfermée dans ses propres contradictions, qui phagocyte le sujet : Europe Ecologie-Les Verts.

Après avoir écrit mon article sur l’énergie nucléaire, j’ai reçu plusieurs commentaires désobligeants de la part de mes anciens collègues de travail, toujours membres d’EELV, qui restent persuadés, à force de martèlement de leur propre dogme, que cette énergie est un problème contre lequel il faut lutter dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. 

Il me semble utile de rappeler que le Parti Pirate, dont je suis membre, a marqué un point de divergence fondamental avec l’idéologie anti-nucléaire, portée principalement et historiquement en France par EELV mais reprise tout récemment, et de manière particulièrement opportune, par la France Insoumise, par l’adoption d’un point de programme, en 2019, pour une transition énergétique décarbonée. Avant cette date, le Parti Pirate suivait la ligne anti-nucléaire d’EELV, mais après un long débat très fourni, avec notamment des membres d’EELV qui ont été incapables d’apporter des sources pertinentes pour alimenter leur propos, notre parti politique a finalement démocratiquement basculé sur une politique énergétique pragmatique, ni pour, ni contre, mais surtout pas contre, l’exploitation du nucléaire pour affronter le changement climatique et réduire, ou maintenir, une production énergétique peu carbonée. Sur ce sujet, ainsi que sur un certain nombre d’autres sujets qui touchent de près à la technologie, nos deux organisations sont aujourd’hui en profond désaccord. Si nous sommes prêts à travailler avec EELV, comme avec tout autre parti (extrême droite exclue bien entendu) qui acceptera de composer avec toutes nos orientations programmatiques, il est temps que l’on cesse d’envisager le Parti Pirate comme une sous-organisation des Verts, nous ne le sommes définitivement pas. 

De la même manière, il serait peut-être temps que le monde cesse de considérer les Pirates comme des extrémistes avec lesquels le dialogue est impossible. Sur l’échiquier politique, nous occupons une zone aujourd’hui complètement désertée par les partis traditionnels, et nous sommes les premiers à le regretter. Nous sommes, de fait, aussi éloignés de la France Insoumise que de La République En Marche, que ce soit sur l’organisation de nos prises de décisions que sur le contenu de notre programme politique. Et, je vais l’écrire une bonne fois pour toutes, nous sommes à l’opposé de toutes les idées nationalistes, racistes, paternalistes ou sexistes portées par l’extrême droite et par certaines autres organisations politiques, c’est pourquoi il nous est parfaitement inutile de rappeler à nos soutiens, lorsque la situation se présente, de ne pas voter pour ces partis, contrairement à des organisations qui, à force de maintenir un flou politique, se sentent contraintes et forcées de rappeler à leurs électeurs, de manière très paternaliste soit dit en passant, qu’il ne faut pas voter pour toute organisation fasciste qui se présenterait à une élection. Les Pirates sont libres et savent que la liberté implique des responsabilités, celle notamment de ne pas donner du pouvoir à des personnes qui militent contre les libertés. J’ai le regret de constater qu’aujourd’hui tous les partis politiques français se donnent la main joyeusement dans cette lutte infame contre nos libertés, mais là n’est pas le sujet.

Mais les Pirates sont bien dans le groupe des Verts, non ?

Au niveau européen, nous avons effectivement choisi de rejoindre le groupe des Verts/ALE par proximité idéologique. Mais travailler avec les députés européens d’EELV (et je parle seulement de ceux-là, pas de tous les autres Verts européens) est une vraie gageure pour nos élus européens qui se plaignent régulièrement de leur technophobie, de leur pensée dogmatique et irrationnelle et de leur parfaite ignorance en bien des domaines. J’ai été témoin, à plusieurs reprises au sein du Parti Pirate Européen, d’échanges remettant en question ce rapprochement avec les Verts européens à cause des grosses divergences avec les Verts français qui sont, pour certains d’entre eux, aux yeux même d’autres partis Verts européens si j’en crois les propos qu’on m’a rapportés, un véritable sacerdoce d’ignorance. Mais il se trouve qu’à choisir entre les Verts et les autres organisations politiques qui sont constituées en groupes au Parlement Européen, les Verts sont, de loin, la moins pire de toutes. Et par ailleurs, si les Verts français s’avèrent parfaitement incompétents sur les sujets touchant à la technologie, il en est malheureusement de même de tous les élus français au Parlement européen, où les partis français, qui méprisent l’Europe, n’envoient pratiquement que les plus incompétents de leurs élus, ceux qu’il faut bien caser quelque part pour s’en débarrasser, comme au Parlement français ou dans tous les exécutifs du pays où sont élues des personnes qui n’ont quasiment aucune expérience de la « vraie vie » ou du quotidien des gens normaux et qui, de fait, ne prennent que des décisions stupides basées sur des sondages d’opinion de leur base électorale qui est loin d’être représentative de l’avis général, c’est là encore le douloureux constat que nous faisons régulièrement à force d’observer les décisions catastrophiques qui sont prises au sujet du numérique, d’Internet ou de n’importe quel sujet qui touche de près ou de loin à la technologie.

Pour ma part, j’ai pris conscience, à force de les fréquenter, que chercher à faire changer la ligne politique des Verts français en matière de progrès technologique ou de transition énergétique était peine perdue.

La lutte contre le nucléaire comme cheval de bataille

La Charte des Verts Mondiaux, qui figure dans les statuts d’EELV, est sans équivoque. Tout signataire de cette charte s’engage à militer contre le nucléaire civil (Point 3.5). Cette charte a été signées par les partis Verts, au niveau mondial, en 2001, à Canberra, et intégrée aux statuts des Verts français, et de la plupart des Verts du Monde, dans la foulée. Les Verts ayant construit tout leur argumentaire et toute leur base militante sur ce point, il semble exclu qu’ils changent d’avis sur le sujet. Toutes les personnes qui espèrent ou qui annoncent que des discussions sont ouvertes pour remettre en cause cela en interne vous mentent et se mentent probablement à elles-mêmes. 

En effet, depuis quelques temps je vois des militants envisager sérieusement un changement de ligne politique chez EELV. Cette ligne politique anti-nucléaire et technophobe est véritablement la matrice de ce parti politique. Un changement n’est certes pas impossible, il est juste inconcevable. Rejoindre EELV en pensant que leur ligne politique en matière d’énergie ou de technologie pourrait évoluer c’est comme rejoindre les Républicains et croire qu’ils pourraient militer pour l’ouverture de toutes les frontières. Vous me direz, tout est possible, et l’espoir fait vivre. Mais il est question ici d’une organisation politique qui restera campée sur des positions technophobes, anti-nucléaire, anti 5G, anti-OGM parce que c’est tout simplement sa raison d’être. Harceler ses membres pour qu’ils changent d’avis est contreproductif.

EELV se défend d’être un parti progressiste, mais je peux affirmer aujourd’hui, en toute connaissance de cause, qu’il s’agit d’un parti plutôt très conservateur. J’ai même tendance à les appeler les conservateurs de l’écologie politique, par opposition au Parti Pirate qui serait alors le digne, et le seul, représentant du progrès.

Un parti conservateur…

Conservateur parce qu’il rejette systématiquement les progrès technologiques. Il faut savoir que la plupart des représentants, des membres et des sympathisants de cette organisation politique sont technophobes, ou très éloignés de la technologie. Si ce n’est pas votre cas et que vous vous estimez proche de ce parti, ou que vous en êtes membre, je vous invite à creuser un peu auprès des autres membres, notamment les membres historiques, vous risquez d’être surpris. La plupart des conférences organisées par ce parti traitent de la technologie comme d’un monstre qu’il faut abattre, l’ennemi public numéro un. 

Conservateur parce qu’il ne parvient pas à s’adapter au présent, à l’urgence, et qu’il continue de porter une ligne politique qui n’a quasiment pas changé depuis près de 50 ans, sans jamais la remettre en question alors même que les scientifiques se sont tous mis d’accord, il y a 30 ans, et de manière constante depuis, pour dire que la ligne politique tenue par EELV n’était pas acceptable pour affronter le changement climatique. Certains associent les Verts au retour à la bougie avec mépris, les Verts parlent volontiers de retour à la terre : C’est strictement la même chose. Mais ce n’est pas de cette écologie conservatrice dont nous avons besoin pour affronter la crise climatique et démocratique dans laquelle nous nous enfonçons chaque jour davantage.

Conservateur parce qu’EELV est aussi, tout comme tous les autres partis qui peuplent aujourd’hui l’échiquier politique français, un parti traditionnel qui s’inscrit dans la même dynamique que tout autre parti traditionnel actuel (FI et LREM inclus) dans une posture de la petite phrase, avec des querelles d’égo permanentes, une pensée unique, une direction indéboulonnable et une organisation hiérarchique paternaliste qui, au vu de l’absence total d’intérêt pour la démocratie et compte tenu de l’évolution inquiétante des organisations politiques qui s’extraient de plus en plus de toute forme de démocratie interne, risque de devenir encore plus oligarchique, encore plus verrouillée, encore plus totalitaire dans les années à venir et ce malgré toutes les belles paroles que vous pourrez entendre ou lire de leur part. Mais rassurez-vous, j’ai beau avoir pris mes distances avec ce parti, je vais bien entendu observer de très près la refonte statutaire annoncée par la direction fraichement élue, j’ai même hâte de lire ces futurs statuts et de faire ainsi ce triste constat que je m’attends à faire…

Victimes parce qu’ils ont raison ?

Aujourd’hui les membres d’EELV se considèrent victimes de harcèlement de la part des pro-nucléaires ou de tout militant progressiste qu’ils estiment virulents, violents, agressifs. Certaines personnes ont même qualifié certains de mes amis de misogynes pour avoir seulement osé leur dire qu’elles racontaient des conneries lorsqu’elles racontaient effectivement des conneries. L’argument que les membres d’EELV brandissent désormais, un argument ultime, le summum de l’argument fallacieux, un argument auquel nul ne peut répondre, est que leurs opposants sont des hommes donc ils ont forcément tort. Autrement dit, le vrai féminisme ne peut qu’être écologiste. Nous passerons sur la notion de « vrai féminisme » qui est aussi souvent brandie que la notion de « vraie écologisme » par les mêmes personnes. Cela va très loin.

Plus vous chercherez à leur répondre, plus ils seront persuadés d’avoir raison.

Quelque soit le pragmatisme ou la rationalité de vos arguments, vous avez tort.

Et c’est parce que vous répondez que vous les confortez.

Selon eux, c’est parce que le monde est contre eux qu’ils ont raison.

Ça n’a pas de fin.

Tant qu’ils n’auront pas pris conscience qu’ils sont enfermés dans un dogme, le dialogue est impossible. J’ai perdu, et je continue de perdre des amis à cause de ce dogmatisme. Et j’en suis vraiment désolée. Je suis aussi véritablement désolée de m’être comportée comme eux à une époque de ma vie, ce comportement irrationnel m’a coûté un certain nombre d’amis à l’époque, je le regrette aujourd’hui. 

Ce n’est pas que je force le débat, ou même le dialogue, je ne force personne à écouter ce que j’ai à dire sur tel ou tel sujet, je propose simplement de remettre en question certains de leurs arguments en leur apportant des sources scientifiques qui contredisent ce qu’ils avancent. 

Quand ils disent que l’énergie nucléaire pollue, je leur réponds que ce n’est finalement pas autant le cas que ce qu’ils imaginent, et que si l’on doit s’opposer à cette énergie ce n’est peut-être pas le meilleur moyen de le faire que de balancer une connerie facilement réfutable. Lorsque je disais que le nucléaire était une énergie dangereuse, les pro-nucléaires m’opposaient que l’énergie hydraulique l’était statistiquement davantage parce qu’elle a historiquement provoqué la mort d’un plus grand nombre de personnes que l’énergie nucléaire. Et oui, c’est un fait indéniable. Mais c’est un peu comme dire que la voiture est plus dangereuse que l’avion parce qu’il y a statistiquement moins de morts dans des accidents d’avion. Cependant, parce qu’il y a moins d’avions que de voitures en circulation, et parce qu’il y a moins de centrales nucléaires que de barrage hydrauliques en fonctionnement, je trouve que cet argument sur la dangerosité de l’hydraulique, bien que parfaitement juste, est une réponse aussi stupide que de dire que l’énergie nucléaire pollue. En revanche, ce que les Verts se gardent bien de rappeler, bien que cela soit encore inscrit à leur programme qui contient un peu tout est n’importe quoi en fonction des endroits et des élections (un programme qui n’est donc pas vraiment fiable, très peu sourcé, et clairement pas démocratiquement décidé), c’est que leur opposition à l’exploitation du nucléaire s’additionne à une promotion des énergies fossiles, telle que le gaz, ou fortement productrices de CO2, telle que le bois.

Le nucléaire n’est qu’une petite partie du problème. Sur la question des OGM, les Verts entretiennent une position conservatrice, issue de croyances religieuses très fortement imprégnées dans ce parti, qui les poussent à s’y opposer sans la moindre réflexion, sans aucune consultation des progrès technologiques ou sans considération de l’aide précieuse que la recherche en la matière peut apporter à la lutte contre la faim dans le monde ou, plus largement, contre le changement climatique. Cette opposition aux OGM est tellement ancrée dans leur idéologie que certains d’entre eux trouvent normal de maintenir interdite, par extension, la gestation pour autrui (GPA) ou la procréation médicalement assistée (PMA) qui seraient, selon eux, la porte ouverte à une forme d’eugénisme qui ne dirait pas son nom, et tant pis pour les grandes idées féministes qu’ils prétendent défendre, ou pour la liberté de disposer de son corps, chez EELV le paternalisme liberticide a encore de belles heures devant lui…

Et je ne compte plus le nombre de militants, de représentants ou d’élus qui ont demandé un moratoire sur la 5G, une technologie qui a pourtant été développée pour s’adapter au présent, pour améliorer le réseau, pour répondre à des demandes toujours plus importantes de rationalisation des déplacements, pour réduire l’empreinte carbone liée à la consommation de données et s’adapter ainsi à un monde qui lutte contre le changement climatique comme l’a très bien expliqué le Parti Pirate il y a quelques années. Cette opposition à la 5G a une telle ampleur dans leur dogme qu’elle engendre, aujourd’hui encore, une multitude d’actes de vandalisme fièrement cartographiés par la revue Reporterre

En résumé, les Verts s’opposent dogmatiquement, systématiquement, à toutes les technologies qui pourraient pourtant être d’une aide précieuse dans la lutte contre le changement climatique tout en préconisant des politiques intenables et dangereuses pour notre avenir. Et cela ne serait pas grave si ce parti n’avait pas autant de responsabilités aujourd’hui dans les multiples régressions technologiques que nous observons. Dans le petit monde merveilleux des Verts, l’être humain cultive la terre de ses mains, sans l’aide des machines, l’être humain ne communique plus avec le reste du monde, il ne communique qu’avec les gens autour de lui, il s’affranchi d’Internet, cet outil inutile et immonde qui n’apporte que du malheur dans le monde merveilleux du tout local, l’être humain n’a pas besoin de vaccin pour survivre, il se forge sa propre immunité sans la technologie médicale qui risquerait d’atteindre l’intégrité de son temple corporel, l’être humain peut produire seul la nourriture qui lui permettra de vivre, l’être humain n’a pas besoin d’électricité, ou s’il en a besoin il devra la produire par ses propres moyens avec le vent et le soleil, et devra apprendre à s’en passer dès lors que le vent tombe la nuit. Quand tous les scénarios de toutes les organisations scientifiques s’accordent à dire qu’il faut urgemment rationaliser l’emprise au sol de l’être humain, en centralisant le plus possible la production et la consommation d’énergie et de ressources pour diminuer drastiquement notre empreinte carbone, les Verts, eux, s’engagent dans la direction parfaitement opposée, militant pour une décentralisation totale et donc ce fameux retour à la terre qui augmente l’emprise au sol, que ce soit pour manger, s’éclairer, se chauffer, vivre.

Mais lorsque je leur expose mon raisonnement, qui s’oppose à l’idée même de retour à la terre qu’ils portent, lorsque je leur explique qu’il faut nous rassembler dans des centres urbains, rationaliser la production et la consommation de ressources et d’énergies, diminuer nos déplacement, partager nos ressources, capitaliser sur le progrès technologique pour vivre décemment dans la réalité qui est la notre aujourd’hui et mieux comprendre et affronter les crises actuelles, lorsque je leur démontre que leur programme politique risque de provoquer la destruction du monde qui nous entoure, les Verts, tels les prophètes d’une religion incomprise, se moquent, prétendent que je suis passée du côté obscur, qu’ils détiennent la vérité pure et parfaite et que je me suis laissée corrompre par je ne sais quel lobby. Il n’y a absolument rien de rationnel dans leur réaction lorsque j’aborde certains sujets autour de la technologie ou de l’énergie en leur présence, sous leur regard méprisant, et ce mépris n’a aucun sens alors que nous devrions travailler main dans la main, alors que nos connaissances de la technologie et de la démocratie leur permettrait de devenir le parti de l’écologie progressiste dont le monde a cruellement besoin.

J’ai beau continuer à m’interroger sur la question nucléaire, le fait même que je m’interroge et que j’interroge leur position est, selon les Verts, le symbole que j’ai trahi leur cause et leur combat. Lorsque je leur pose des questions simples, ils ne parviennent pas à y apporter de réponse, ils s’engluent dans des arguments fallacieux facilement réfutables et montrent leur parfaite ignorance. Rares sont les Verts qui savent comment fonctionne une centrale électrique, quelle que soit la ressource consommée, rares sont les Verts qui comprennent comment on mesure la radiation, à quoi correspondent les taux de radiation légalement acceptables ou les effets qu’elle a réellement sur le corps, rares sont les Verts qui connaissent les nombreux usages des OGM, ou même simplement leur origine, rares sont les Verts qui comprennent le fonctionnement d’Internet, des outils numériques, ou encore l’importance de la collecte massive de données environnementales et de leur bon traitement dans la lutte contre le changement climatique. 

Pire, plutôt que d’entendre leurs contradicteurs, de les écouter et de remettre en question certaines positions parfaitement incompréhensibles au regard de l’état de la Recherche et de la crise climatique que nous affrontons, ils les accusent facilement de chercher à les piéger et refusent catégoriquement d’appliquer une méthode scientifique à leurs réflexions politiques. 

Les Verts ne sont pas seulement conservateurs ou un parti traditionnel, ils sont aussi devenus une organisation refermée sur elle-même dans laquelle la désinformation, la mésinformation et donc, a fortiori, le complotisme, foisonnent. Afin de faire entendre leur point de vue, ils ne s’alimentent que de sources qui leur donnent raison, des sources issues de leurs propres rangs, sans jamais les remettre en question, contribuant ainsi à la diffusion, en boucle, de fausses informations sur des sujets pourtant beaucoup trop importants pour qu’ils soient ainsi traités à la légère.

Si vous voulez vous rendre utile, sur la question environnementale, n’attaquez pas frontalement un membre d’EELV, vous ne feriez que le conforter dans son opinion conservatrice. Inutile toutefois de rejoindre ce parti en estimant que vous aurez la capacité de le faire évoluer et qu’il prendra une nouvelle voie, plus progressiste, sous votre impulsion, c’est peine perdue, l’organisation est verrouillée depuis des années, encadrée par une direction qui n’a pas changée au fil des années et qui ne parvient pas à se renouveler, et à force de hurler dans le vide vous vous retrouverez seul et finirez par vous décourager et quitter la politique alors qu’on a résolument besoin de vous.

Prenez plutôt le temps de produire des éléments de pédagogie pertinents que des personnes encore un peu dubitatives et ouvertes au dialogue pourront lire et partager, et peut-être que vous parviendrez à faire entendre raison à des gens que vous aurez, par l’usage de certaines autres méthodes, rendus sourds à toute contradiction, aussi vertueuse soit-elle.

Sources