Quand j’ai acheté mon appartement, il y a quatre ans, c’était dans l’idée d’y rester aussi longtemps que possible. Déjà, il était idéalement situé, à proximité de mon lieu de travail, à moins d’un kilomètre de marche. J’envisageais de rester le plus longtemps possible dans cette entreprise, comme pour à peu près tous les emplois que j’ai pu décrocher au cours de ma carrière, l’idée c’était donc de m’installer dans la ville, de m’y engager un peu, histoire de participer, et de poser mes valises pour de bon. J’avais aussi en tête un autre projet, celui de convaincre l’homme que j’aimais à l’époque de faire davantage partie de ma vie, projet qui s’est avéré finalement peu fructueux. Quelques mois après mon emménagement, enfin seule dans mon propre chez moi rien qu’à moi, l’homme que j’aimais me quittait pour une autre, me laissant dans la plus grande solitude dans tout cet espace personnel nouvellement acquis.
Mais j’ai fini par sortir de la torpeur dans laquelle cette rupture ainsi que plusieurs événements familiaux douloureux m’avaient plongée. À peine ai-je eu le temps de refaire surface qu’un autre homme débarquait dans ma vie. Quelques semaines à peine après notre rencontre, établissant que la distance entre nos deux lieux de résidence était un trop gros problème pour concilier nos deux emplois du temps archi pleins et l’envie d’essayer d’être ensemble, c’est tout naturellement qu’il s’est installé chez moi, malgré la distance conséquente entre mon appartement et son lieu de travail. J’étais propriétaire alors qu’il vivait avec sa mère, situation que je connaissais bien pour l’avoir vécue juste avant mon achat. Il était sur le point d’acheter ou de louer son propre appartement quand nous nous sommes rencontrés, la vie a fait qu’il a préféré reporter son projet quand je lui ai proposé de s’installer chez moi pour voir ce que donnerait notre vie de couple.
Deux ans plus tard, plus que jamais convaincus que nous étions fait l’un pour l’autre et que nous ne voulions plus jamais vivre l’un sans l’autre et alors que je venais de perdre l’emploi que j’avais espéré, encore quelques mois plus tôt, garder le plus longtemps possible, nous avons finalement décidé qu’il était temps de sauter le pas et d’acheter un logement plus grand et plus proche de son lieu de travail et donc de vendre cet appartement, mon 26ème lieu de vie.
Nous voici donc tous les deux en attente de ce qui sera probablement l’une des plus longues journées de notre vie, le 11 septembre 2025, date à laquelle je vais vendre mon appartement, nous allons acheter notre maison et nous allons déménager toutes nos affaires de mon appartement à notre maison, le tout évidemment le même jour, pourquoi faire simple…
Acheter un bien est un acte inquiétant bien que plutôt répandu. En fait, selon la période économique, acheter c’est même plus facile pour certaines personnes. En général, plusieurs critères sont requis. Avoir une situation professionnelle et/ou financière stable est la condition principale, mais si vous êtes comme moi, propriétaire mais freelance/demandeuse d’emploi en début de création d’activité professionnelle et au début d’une année qui va s’avérer probablement assez difficile à terminer, avoir une banque qui vous fait confiance et à qui vous avez confié tous vos actifs depuis vos 14 ans et un partenaire de PACS en CDI sont deux atouts majeurs. Pour emprunter, si la banque est honnête et pas trop joueuse, vous devez justifier de revenus suffisamment conséquents pour rembourser votre emprunt qui peut représenter jusqu’au tiers de vos revenus, ce qui vous laisse deux tiers de vos revenus pour vivre. Selon le montant de vos revenus et le coût de la vie dans l’endroit dans lequel vous empruntez, ça peut être jouable d’acheter et même parfois bien plus intéressant que de louer. Quand j’ai acheté à Juvisy, le coût de mon emprunt mensuel était d’environ 300€ de moins que le coût de la location dans la même ville pour un appartement de taille équivalente, autant vous dire que je n’ai pas hésité trop longtemps.
J’ai obtenu mon premier prêt immobilier fin 2021, à l’âge de 34 ans, avec un TAEG d’1,27%. On m’a dit, en riant, que c’était presque comme si on me payait pour emprunter. J’ai bénéficié d’un taux particulièrement intéressant lié à une conjoncture économique nationale et internationale encore très favorable, une sorte de niche située dans la période allant de 2016 à la fin 2021 durant laquelle les taux étaient globalement inférieurs à 2%. Si vous avez acheté dans cette période, vous devez savoir de quoi je parle.
Quand j’ai acheté mon appartement, j’avais à cœur d’acheter le bien dans lequel j’allais vivre dès que mes finances me le permettraient, j’étais active dans un domaine attractif et je voulais arrêter d’enrichir des rentiers et commencer à me constituer un patrimoine personnel en vu de la retraite compliquée dont j’espérais avoir un jour la chance de bénéficier. Nous sommes lui et moi dans la même dynamique aujourd’hui. Si nous achetons, c’est avec la perspective de revendre un jour cette maison et de partir vivre dans une autre maison, ailleurs, peut-être plus loin de Paris, les discussions sont en cours. Mais l’idée est d’acheter et de s’investir dans la maison, de la rénover autant que possible tout en vivant dedanset d’y passer probablement nos meilleures années. Qu’importe combien d’années, ce sera très probablement pour une période plus longue que la période la plus longue pendant laquelle je suis restée dans une même maison depuis le début de ma vie. Record à battre : entre 6 et 7 ans.
Donc me voici en train de péparer mon 27ème déménagement. Lui aussi en a beaucoup au compteur, nous sommes deux grands vagabonds avec une âme sédentaire. Mais la vie… Aujourd’hui, j’oscille entre l’excitation et l’anxiété, l’idée de devoir tout faire le même jour n’aide pas vraiment à réduire l’anxiété, mais la perspective de doubler l’espace de vie dont nous disposons suffit à entretenir l’excitation et l’envie de partir. J’aimais bien mon appartement, j’aimais bien les couleurs, l’aménagement, l’espace de rangement dont je disposais, la cuisine et le fait d’avoir un bureau, mais à force d’y vivre à deux, avec nos deux chats et tous les deux la plupart du temps en télétravail, j’ai fini moi aussi, tout comme lui depuis qu’il s’y est installé, par m’y sentir à l’étroit.
Pour ce déménagement, contrairement à tous les autres vécus avant, nous avons tous les deux pris la décision de faire appel à une entreprise de déménagement qui nous a livré des cartons de deux tailles différentes pour le transport ainsi que le papier bulle et le scotch qui nous permettrons d’emballer sereinement nos affaires. Enfin, surtout mes affaires puisque la plupart des siennes sont restées chez sa mère… nous espérons tous les deux pouvoir les ramener à la maison au plus vite dès que la journée fatidique du 11 septembre sera derrière nous. Trouver un déménageur s’est avéré finalement plutôt facile. Je ne le savais pas quand j’ai commencé à chercher alors je vais partager l’information, sur le site Nextories, vous pouvez demander des devis de déménageurs dans la zone dans laquelle vous allez arriver, ou la zone de laquelle vous allez partir, l’un dans l’autre le prix sera probablement plus ou moins le même mais ils décideront pour vous ce qui sera le mieux. J’ai ainsi reçu 5 devis intéressants, j’ai choisi le moins cher qui s’avère être également le mieux noté, gardez le lien pour vos futurs déménagements, on ne sait jamais… (ceci n’est pas du tout un message promotionnel, mais si vous dites que vous venez de ma part, Florie Marie de Juvisy, ils vous feront peut-être une fleur sur le prix, je ne sais pas…)
Il a fallu que ce soit un 11 septembre… c’est la vie…
Ce déménagement, comme la plupart des autres avant celui-ci, j’espère qu’il me permettra de repartir sur de nouvelles bases, de retrouver la force et l’engagement que j’avais perdus à force d’hurler face au vent, de me rapprocher peut-être aussi un peu des gens que j’ai envie de voir et de fréquenter, de m’éloigner de cette ville qui ne m’a jamais intéressée, dans laquelle je ne me suis jamais sentie vraiment chez moi, jamais vraiment à l’aise, jamais vraiment intégrée. J’avais l’impression d’être une étrangère dans cette ville, jamais personne ne m’a fait m’y sentir bien, ni l’entreprise dans laquelle je travaillais, ni les commerçants que j’ai pu y rencontrer, ni même les élus que j’ai eu l’occasion de croiser dans les rues, surtout lors des campagnes, et que j’ai dû m’efforcer d’écouter verser toute leur bile contre leurs opposants sans jamais réellement aborder un sujet de discussion qui aurait pu m’intéresser… j’ai été invitée à toutes les réunions d’information et de consultation concernant l’aménagement du territoire, mais je n’ai jamais ressenti ni l’envie ni l’engagement que j’avais pu ressentir dans une ville telle que Pantin dans laquelle j’ai eu le plaisir de vivre 5 merveilleuses années.
Alors oui, on retourne vivre en Seine-Saint-Denis. Nous y avons déjà vécu lui et moi, à une période de nos vies, pas si loin l’un de l’autre d’ailleurs, peut-être qu’on s’y est croisés, c’est un grand département mais le monde est tellement petit… je suis ravie de retourner vivre dans cette partie là de la région parisienne, vraiment je préfère là-bas que n’importe où ailleurs. Ce n’est pas Pantin, ce n’est pas non plus Bobigny où il a vécu, non, c’est un peu plus loin sans être trop loin, une ville enclavée parmis les villes les plus connues du département, une ville dont on connait souvent le nom sans vraiment savoir où ça se situe. Une ville simple avec une histoire politique simple, pas trop d’opposition, pas trop de volontaires pour s’opposer à quoi que ce soit, apparemment les gens sont contents. Mais j’en reparlerai.
Pour le moment, je me concentre sur l’organisation de cette fameuse journée qui arrive bien plus vite qu’on ne l’imagine. Déjà le 22 juillet, les jours se succèdent et les cartons commencent à s’empiler. Dix sont déjà remplis de mes livres et de ses bandes dessinées. Plus qu’un mois et demi avant le jour fatidique, avant LE jour, avant le prochain jour important de nos vies, mais probablement pas le dernier…
Il est presque 3h du matin, j’ai passé les deux dernières heures à chercher un radiateur pour remplacer celui de la future cuisine, une porte rétro type art déco pour remplacer la porte d’entrée qui part en morceaux et à me renseigner sur les bâtiments officiels de l’Etat ouverts pendant les prochaines journées du patrimoine pour alimenter quelques recherches personnelles pour une histoire en gestation.
Je n’arrive pas à dormir, j’ai l’esprit en ebullition. Et puis je me suis dit, et si je recommançais à tenir plus sérieusement un blog ? Peut-être qu’écrire ma vie ici, que prendre le temps de poser les mots sur mon quotidien, peut-être que ça me permettra de passer plus de temps à écrire la fiction que je souhaite écrire par ailleurs, peut-être que l’écriture appelera l’écriture. Et puis, en toute modestie, quand je me relis je me dis que ma plume n’est pas si rouillée, finalement peut-être qu’écrire c’est un peu comme nager ou faire du vélo, il suffit d’apprendre pour ne plus oublier, et de s’entrainer régulièrement pour faire ça de mieux en mieux et passer peut-être un jour dans la catégorie professionnelle, heureuses sont les personnes qui peuvent en vivre, ça reste encore et toujours mon rêve de gamine…
Il est presque 3h du matin, et cette nuit j’avais envie de partager un peu de ma vie ici avec vous, qui que vous soyez, et je n’ai plus très envie de faire ça sur un réseau social dont je ne connais pas le futur ni les futurs utilisateurs ou autres harceleurs en puissance qui y séviront. Ici, c’est mon site Internet, mes règles, ma maison, enfin façon de parler, parce que celle-ci je n’en déménagerai probablement pas aussi facilement que de toutes les autres…
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